Les investissements socialement responsables (ISR) ont longtemps été dominés par les investisseurs institutionnels, malgré un intérêt croissant pour les questions environnementales et sociales chez les particuliers. Cet article synthétise une étude récente qui met en lumière quatre idées reçues courantes sur les ISR et propose des pistes pour lever ces freins.
Les 4 idées reçues courantes sur les investissements socialement responsables :
Les ISR sont moins performants : Beaucoup de gens pensent que les ISR offrent des rendements inférieurs à ceux des investissements classiques. Pourtant, des méta-analyses montrent qu’il n’y a pas de différence significative de performance.
Les ISR nécessitent des frais de gestion plus élevés : Les fonds ISR ne demandent pas forcément des frais de gestion supplémentaires. En réalité, certaines stratégies ISR peuvent même simplifier la gestion en excluant certains secteurs.
Les investisseurs institutionnels boudent les ISR : Contrairement à l'idée reçue, les investisseurs professionnels détiennent 75 % des actifs ISR, soulignant leur confiance et leur intérêt pour cette classe d'actifs.
Les ISR sont une mode récente : Les premiers fonds ISR datent des années 1920 aux États-Unis. La croissance rapide de ces dernières années ne signifie pas que les ISR sont un phénomène nouveau.
Les Effets des Idées Reçues
Les études montrent que ces idées fausses freinent les particuliers dans leurs décisions d'investissement. Par exemple, croire que les ISR ne sont pas performants ou qu'ils sont délaissés par Wall Street réduit significativement la probabilité d'y investir.
Le Rôle de la Littératie Financière
Une faible littératie financière est corrélée à une plus forte adhésion à ces idées reçues. Par conséquent, améliorer l'éducation financière des individus pourrait les aider à prendre des décisions plus éclairées concernant les ISR.
Propositions pour Promouvoir les ISR
Nudges et Boosts : Outre les techniques comportementales comme les nudges (incitations), la promotion des ISR pourrait grandement bénéficier de programmes éducatifs (boosts). Ces derniers viseraient à améliorer la compréhension des avantages et des mécanismes des ISR, réduisant ainsi l’impact des idées reçues.
Conclusion
Il est essentiel de déconstruire les mythes autour des ISR pour favoriser une finance plus durable. Une éducation financière ciblée pourrait transformer l'approche des investisseurs particuliers, les rendant plus enclins à intégrer des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leurs décisions d'investissement.
En résumé, bien que les ISR soient bien établis parmi les investisseurs institutionnels, les idées reçues freinent leur adoption par les particuliers. Une stratégie combinant nudges comportementaux et éducation financière pourrait lever ces barrières et promouvoir une finance positivement impactante.
Auteurs
Sima Ohadi
Co-fondatrice d'Odonatech et Docteur en Finance Comportementale
Luc Meunier
Co-fondateur d'Odonatech et Docteur en Finance
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